À quoi servent les écolabels en matière de produits de la mer ?

Un label atteste que le produit qui le porte possède certaines caractéristiques relatives à sa production ou à sa composition. Il existe aujourd’hui de nombreux labels dans le secteur agro-alimentaire. Parmi eux, l’écolabel, ou label écologique, vise à promouvoir les produits qui ont un impact faible sur l’environnement. Dans le domaine des produits de la mer, on distingue les écolabels destinés aux poissons sauvages et ceux destinés aux poissons d’élevage. Voici quelques informations pour mieux s’y retrouver.

Les écolabels pour les produits issus de la pêche

Un cadre internationalement reconnu a été établi par la FAO (organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) en 2005. Ce cadre comporte des directives qui encadrent les systèmes d’éco-certification des pêcheries gérées de manière durable.

  • MSC (Marine Stewardship Council)MSC (Marine Stewardship Council)

Le MSC est une ONG (Organisation non gouvernementale) qui a créé un label identifiant les produits de la mer issus de pêcheries durables, en vue d’apporter une solution au problème de la surpêche. Cette orgnisation opère auprès de pêcheries sur tous les continents.

Pour obtenir la certification MSC, chaque pêcherie doit démontrer qu’elle répond à 3 principes fondamentaux :

En 2020, 386 pêcheries sont certifiées MSC et 90 sont en cours d’évaluation (soit environ 15 % des captures mondiales).

En France, 12 pêcheries sont certifiées MSC à ce jour.

  • L’écolabel français pêche durable

Ce label, lancé fin 2014 et opérationnel depuis janvier 2017, intègre les critères : « écosystème », « environnement », « social » et « qualité » ainsi que d’autres enjeux tels que, déchets et pollution, énergie, rémunération, sécurité à bord et qualité du produit. Les certifications sont attribuées par des organismes certificateurs accrédités par le COFRAC (Comité français d’accréditation), en conformité avec les normes internationales de certification (ISO 17065) et les lignes directrices de la FAO. Le label est opérationnel depuis janvier 2017. Les ONG relèvent un manque de transparence dans le processus de certification. Deux pêcheries françaises de thon rouge (à Sète et aux Sables d’Olonne) sont certifiées à ce jour.

Les écolabels pour les produits issus de l’aquaculture

Les labels aquaculture Business-to-Consumers

  • Le label « biologique »Agriculture biologique

Plusieurs standards d’origine publique ou privée co-existent sur le marché international : le label public « AB » en France, le label privé « BioSuisse » en Suisse, le label privé « Biogarantie » en Belgique, le label de la « Soil Association » au Royaume-Uni ou encore celui de « Naturland » en Allemagne.

La réglementation européenne visant à arrêter les dispositions d’une production aquacole biologique est en vigueur depuis 2009 et son application est obligatoire depuis le 1er juillet 2010. Le label européen figure sur les produits en complément ou en substitution des labels nationaux.

Cette certification assure que les produits aquatiques sont élevés en respectant des critères stricts :

  • pas d’utilisation de pesticides, colorants, stimulants de croissance chimiques. Limitation des antibiotiques ;
  • compléments végétaux issus de l’agriculture biologique (sans OGM notamment) ;
  • alimentation animale issue de produits de pêche soumis à quotas ;
  • densité dans les cages moins élevées que dans un élevage conventionnel pour respecter le bien-être animal.
  • Le label ASC (Aquaculture Stewardship Council)ASC (Aquaculture Stewardship Council)

L’ASC a été fondé en 2010 par le WWF (World Wildlife Fund) et l’organisation néerlandaise IDH (Initiatief voor Duurzame Handel) pour mettre en place un programme de certification pour l’industrie aquacole. L’ASC couvre différents systèmes de production aquacole dans le monde et prend en considération les aspects environnementaux et sociaux de l’aquaculture. Un produit certifié ASC doit également être certifié selon le référentiel Chaîne de garanti d’origine. Ce dernier établit les règles relatives à l’achat, au traitement et à la vente des produits ASC.

Les labels aquaculture Business-to-Businesses

  • GAA (Global Aquaculture Alliance)GAA (Global Aquaculture Alliance)

Global Aquaculture Alliance est une association internationale à but non lucratif, qui a pour objectif de développer une aquaculture durable du point de vue environnemental et social. GAA promeut des normes de « bonnes pratiques » et coordonne la certification d’aquaculture durable selon ses propres normes. Des exploitations ainsi que des sites de transformation peuvent être certifiés.

  • GLOBALG.A.P GlobalGap

GLOBALG.A.P. (Good Agriculture Practice) est un organisme privé qui établit des normes de certification pour les produits agricoles et aquacoles au niveau international. GLOBALG.A.P. encourage les partenariats entre producteurs et distributeurs qui souhaitent développer des normes et des procédures de certification.

  • Friend of the Sea Friend of the Sea

Friend of the Sea certifie à la fois les produits de pêche et les produits d’élevage, selon le code de conduite d’éco-étiquetage de la FAO. Pour les produits de pêche, peuvent être également certifiés les produits destinés à l’alimentation des poissons d’élevage (farine, huile, autres aliments…).

  • Naturland Naturland

Cette organisation allemande a développé des standards pour la certification de produits de pêche dans les pays en voie de développement (perche du Nil en Tanzanie) mais également en Espagne (écrevisse) et en mer Baltique (hareng). Les critères prennent en compte l’impact des techniques de pêche sur l’environnement et les écosystèmes, les conditions de travail et le droit du travail.

Pour les produits d’aquaculture, les standards Naturland pour les élevages aquacoles biologiques existent pour la truite, le saumon, les crevettes, le tilapia ou le pangasius.

Autres identifications

  • Sans DCP

Certaines boîtes de conserve de thon (albacore, germon…) affichent désormais la mention « pêché à la ligne » ou « pêché sur banc libre ». Cette mention signifie que les poissons ont été capturés sans utiliser de Dispositif de Concentration du Poisson (DCP). Les DCP entraînent un changement du comportement des poissons et des prises non désirées, leur impact écologique n’est pas complètement identifié. Il s’agit d’une mention relative à la technique de pêche utilisée mais pas d’une certification ni d’un écolabel.

  • Dolphin Safe Dolphin Safe

C’est le nom de la campagne lancée par le Earth Island Institute (EII) aux États-Unis et qui a été relayée par le WWF dans les années 90, pour limiter les prises accessoires de dauphins, notamment dans le cadre des pêcheries de thon. Plus de 90 % des importateurs et distributeurs de thon, au niveau mondial, ont adhéré aux critères « dolphin safe ». Cette mention portée sur les boîtes de conserve, indique que le thon a été pêché avec des techniques qui ne portent pas atteinte aux dauphins (mais sans tenir compte des éventuelles captures d’autres espèces en danger telles que les requins et les tortues marines).

  • Label Rouge Label Rouge

Le Label Rouge est le signe de qualité français qui atteste qu’un produit possède un niveau de qualité supérieure à celui d’un produit courant similaire. Les produits pouvant bénéficier de la certification Label rouge sont principalement des denrées alimentaires, y compris des produits de la mer, quelle que soit leur origine géographique, y compris hors de l’Union européenne. Il peut également être attribué à des produits agricoles non alimentaires et non transformés. Ce n’est pas un écolabel mais un label misant sur la qualité du produit.

  • Pavillon France Pavillon France

Créée en 2010, la marque Pavillon France s’attache à promouvoir la consommation de produits issus de la pêche française. Il ne s’agit pas d’un label environnemental garantissant la durabilité des pêches ou des espèces capturées.

Un outil pour identifier les programmes de certification les plus crédibles

  • La GSSI gssi-logo.png

Face à la multiplication des programmes de certification, la GSSI (Initiative internationale pour les produits de la mer durables) .a défini une approche collective et non concurrentielle afin d’identifier les programmes les plus crédibles. L’outil d’évaluation de la GSSI permet ainsi de reconnaître publiquement les programmes de certification des produits de la mer (pêche et aquaculture) conformes aux lignes directrices de la FAO, en s’appuyant sur des critères communs et un processus transparent.

La GSSI rassemble des acteurs de la filière, des ONG, des experts, des organisations gouvernementales et intergouvernementales, afin de collaborer en faveur de la durabilité des produits de la pêche et de l’aquaculture.

www.ourgssi.org

Article mis à jour en février 2022