Le Rendement Maximum Durable est un outil de gestion des pêches intégré à la Politique Commune des Pêches de l’Union européenne. Qu’est-ce que le RMD ? Comment se sert-on de cet indicateur dans la gestion des stocks halieutiques ? Comment définir le niveau d’exploitation d’un stock de poissons pour mieux le gérer ?

Rendement Maximum Durable : un outil de gestion des pêches

Théorisé en 1935 par Michael Graham, le RMD (Rendement Maximum Durable) est devenu un outil de gestion des pêches et un objectif à atteindre, afin de concilier préservation et exploitation des ressources halieutiques. Introduit en 2013 dans la PCP, il est devenu au fil du temps une référence en matière de politique des pêches.

Qu’est-ce qu’un stock halieutique ?

Un stock est un groupe d’animaux aquatiques (poissons, crustacés, mollusques…) de la même espèce qui est pêché.

Pour une même espèce, il peut exister plusieurs groupes d’animaux, et donc plusieurs stocks, plusieurs populations. Par exemple, pour le cabillaud, il existe :

  • un stock de cabillaud en mer du Nord ;
  • un stock en mer Baltique ;
  • un stock en mer de Norvège.

Il existe différents stocks de cabillaud, mais il s’agit bien de la même espèce.

Définition et principes du RMD

Le RMD correspond à la quantité maximum d’un stock de poisson que l’on peut théoriquement prélever, sans porter atteinte à sa capacité reproduction.

Lorsqu’un stock de poisson est exploité au niveau du RMD, l’effort de pêche déployé permet des captures optimales tout en limitant l’impact sur la ressource exploitée. Par conséquent, le nombre de captures est susceptible de rester stable d’une année sur l’autre et donc de fournir des bons rendements sur le long terme.

Au-delà de ce niveau de RMD, il s’agit d’une situation de surpêche : on impose au stock un effort de pêche trop important par rapport à la quantité de poissons dans le stock, et les captures diminuent. Dans cette situation, on travaille plus (effort de pêche plus important) pour gagner moins (moins de captures donc moins de recettes).

Si cette surexploitation est très importante et si l’effort de pêche est tel que la quantité de poisson dans le stock passe sous un seuil critique, alors la capacité de reproduction du stock est affectée, et cela entraîne à court ou moyen terme un effondrement du stock.

Graphique gestion stock halieutique : rendement maximum durable

Les captures augmentent rapidement avec l’augmentation de l’effort de pêche (nombre de bateaux, temps de pêche, efficacité…). Ces captures atteignent un maximum B pour un niveau d’effort de pêche P, au niveau du RMD. Si la pression continue à croître, les captures diminuent (le stock est en situation de surpêche).

L’exploitation au rendement maximum durable

Pour qu’un stock soit exploité au niveau du RMD, il faut ajuster l’effort de pêche à la quantité des ressources maximales que le stock peut produire durablement.

  • un effort de pêche en dessous du RMD ne met pas la ressource en danger, mais ne permet pas d’obtenir la quantité optimale du stock. Le (sous-exploitation) ;
  • un effort de pêche au-dessus du RMD (surpêche) permet d’obtenir des captures importantes à court terme mais entraîne une diminution de la ressource et met à termes en danger la capacité de renouvellement du stock. De plus, la rentabilité économique de l’activité est affectée (trop de bateaux pour la ressource disponible).

À savoir :

Une étude de la New Economics Foundation (2017) montre que la reconstitution des stocks de poisson de l’Union européenne au niveau du rendement maximum durable pourrait offrir à la France 10 000 tonnes de poissons débarqués en plus chaque année, soit l’équivalent de 140 millions d’euros de revenus supplémentaires et la création de 1 400 emplois, par rapport à 2014.